Histoires d'eau

La gestion de l’eau

Nous avons vis-à-vis de la gestion de l’eau, notamment vis-à-vis de l’épuration des eaux usées, une double problématique au sein du quartier (en fonction du choix de leur raccordement).

Les habitants sont, soit raccordés au tout à l’égout, soit sur fosse septique individuelle.

Dans le premier cas : le tout à l’égout,  

les eaux usées cheminent vers la station de traitement de Maera à Lattes pour être traitées puis évacuées via l’émissaire au large de Palavas les Flots. Cette station d’épuration, regroupant 19 communes, a été mise en service en 2005. Elle rencontre depuis, plusieurs problèmes principalement liés à la conception de la station d’épuration vis-à-vis de la gestion des eaux pluviales. En effet, l’aire géographique formée par les 19 communes est colossale, il faut considérer ces dernières comme un tout : un entonnoir formant un seul et unique bassin versant qui converge vers Marea. 

Dès lors, la traversée de l’aire géographique par des orages multicellulaires ou lors d’épisodes cévenoles, les bassins d’écrêtages censés réguler les ‘’sur-volumes’’ d’eaux usées arrivant à la station saturent. Lorsque cela arrive, le surplus est directement déversé dans le milieu naturel. Pour avoir une  idée des occurrences et des volumes rejetés, cela est arrivé en 2018, 115 jours pour un volume total de 2 647 620 m3 (source : rpqs_assainissement_2018 Montpellier Métropole page 96).

Les conséquences de ces déversements sont multiples et touchent à la fois l’écologie, la santé, l’économie sociale et solidaire…

Dans le deuxième cas :

les systèmes d’assainissement individuel sont dans leur grande majorité non conformes 

Au sein de Complémenterre un groupe  de réflexion s’est intéressé au sujet  


Certaines fosses septiques sont vieillissantes et doivent être remplacées. 

Le remplacement à l’identique nous semblait peu opportuns au regard de la faible fiabilité et efficacité du système. 

L’idée d’un raccordement au tout à l’égout, c’est-à-dire l’idée consistant à puiser de l’eau dans nos terres pour les évacuer en mer, nous semble être au regard des problématiques d’eau et de réchauffement climatique à venir, d’ores et déjà caduque.

Les différentes recherches nous ont permis de prendre conscience d’une part, du retard que nous avons en terme de recyclage des eaux usées en assainissement collectif (l’Israël, l’Espagne pour ne citer qu’eux utilisent 60% de leur eaux usées traitées pour l’agriculture) ;


Et d’autre part que, des solutions à l’échelle d’un quartier ou d’un foyer existent. Ces dernières permettent de mettre en place une boucle vertueuse dans laquelle l’eau domestique utilisée est traitée sur place, puis réutilisée pour l’irrigation des arbres, qui par leur croissance vont permettre de contribuer à la création d’un ilot de fraicheur et ainsi limiter l’évaporation des sols.

Nous avons retenu comme système la phytoépuration. Le premier remplacement de fosse septique vient d’être achevé et validé par le Service Public d'Assainissement Non Collectif. 

Mathieu

La phytoépuration une alternative écologique  

< photos: Travaux réalisés en 2021 - Habitation du secteur "Chemin Salinier"


Dans notre quartier la plupart des maisons ne sont pas reliées au « tout à l’égout »,  le réseau d’assainissement collectif géré par Veolia pour le compte de la ville. Les habitants ont donc dû recourir à ce qui, pendant des décennies, a été considéré comme l’unique solution  pour des maisons no raccordées : une fosse nommée fréquemment fosse septique mais qui est en fait une fosse toutes eaux.

Pourtant depuis une dizaine d’années, une alternative plus écologique se développe : celle de la phytoépuration. A l’origine regardée avec méfiance par le SPANC (le service public d’assainissement non collectif qui valide et contrôle les installations existantes), ce système d’épuration par les plantes est aujourd’hui arrivé à maturité et reconnu comme une alternative pertinente aux fosses toutes eaux dont les boues doivent être régulièrement vidangées pour être traitées.

Contrairement à la fosse , la « phyto » est un système autonome qui n’externalise pas ses déchets et  circulaire puisque la totalité de l’eau consommée est traitée par les roseaux plantés dans un bassin et utilisée pour arroser le jardin.

Nous avons donc décidé de nous lancer dans la phytoépuration  pour un ensemble de trois unités d’habitation qui étaient depuis cinquante ans reliées à une fosse qui était devenue, comme c’est souvent le cas, dysfonctionnelle. 

Les travaux ont été réalisés en 2021 avec l’aide d’une entreprise spécialisée, l’ensemble est aujourd’hui opérationnel et nous attendons le printemps pour voir les roseaux parvenir à hauteur d’homme.

Laurent